Echo du 1er voyage d’écotourisme solidaire en Haïti

Témoignage des voyageurs

Découverte d’Haïti

 Par Françoise et Yves ROBIN

 

Haïti ! Nous projetions d’y aller depuis plusieurs années, mais divers contretemps nous en avaient empêchés. Notre projet s’est enfin réalisé et quelle émotion intense lorsque l’avion a touché le sol de l’aéroport de Port-au-Prince.

Notre voyage s’est essentiellement déroulé dans le département du Sud, notamment les villes de Camp-Perrin, Maniche et Aquin. Ce furent deux semaines riches en découvertes, en moments insolites et en rencontres.

Pour ce qui est de la découverte des lieux :

dans un écrin de verdure, le saut Mathurine, chute d’eau de la rivière de Kavayon qui tombe dans un petit lac aux eaux turquoises .

  • Promenade le long du canal Davezac, qui irrigue la plaine des Cayes, il fut construit au XVIIIème siècle par le français Pierre Valentin d’Avezac,
  • visite du site « Haïti verte », vaste jardin botanique où des agronomes travaillent pour le reboisement.
  • visite des locaux de ORE, office pour la réhabilitation de l’environnement, qui a de nombreuses activités :
  • replantation de manguiers,
  • séchage et ensachage des mangues qui procurent du travail à une vingtaine d’employées,
  • décorticage du maïs et stockage des graines pour mise à disposition des paysans l’année suivante,
  • projet de semoulerie qui permettrait de produire la quantité actuellement importée,
  • plantation de bambous.

 Découvertes gustatives :

  • les jus de fruits, notamment le jus de caramboles toutes fraîches cueillies, quel délice !,
  • la confiture de pomme-cajou…

Moments insolites :

  • la traversée à pied de la rivière Kavayon,
  • le début de la messe dans l’Eglise de Camp-Perrin lorsque le prêtre appelle toutes les mamans présentes en ce jour de fête des mères à se regrouper devant l’autel pour être ovationnées par les enfants.
  • la visite de l’usine de traitement du vétiver (plante tropicale) pour en extraire les huiles essentielles. Cette usine est dans un état de vétusté déplorable.

 Mais ce furent surtout de nombreuses rencontres. Partout, nous avons reçu un accueil enthousiaste :

  • musiciens dans le hall de l’aéroport,
  • les musiciens et les danseurs du groupe Dawomé pendant notre premier repas.
  • la journée mondiale du tourisme responsable a réuni quelques personnalités et une cinquantaine de représentants de la société civile.

 Nous avons participé à une réunion de l’association Asso-sud qui regroupe une vingtaine de femmes qui, après avoir suivi une formation, confectionnent des confitures. Après que chacune ait exposé sa situation, la discussion a porté sur l’opportunité qu’elles se regroupent sur un seul lieu de fabrication pour permettre l’exportation de leur production. Le choix d’un lieu a été difficile à trouver en raison des difficultés pour se déplacer ; de nombreuses personnes nous ont partagé leur expérience et expliqué leurs projets au service de leur communauté. Ils nous ont donné l’envie de nous investir encore plus pour les accompagner.

 

Haïti et sa réputation :

 Par Brigitte TRUILLARD, touriste en herbe !

La perle des Antilles aura-t-elle droit à un second souffle ?

Le sud de l’île, pour lequel nous avons plus particulièrement mené nos investigations, offre un accueil bien différent de l’image violente dispensée dans l’actualité, notamment à Port-au-Prince.

Il est vrai que l’appui de l’association FONHSUD, présente et à l’œuvre depuis douze ans, a contribué à nous ouvrir le passage.

Les acteurs locaux, autorités et habitants, nous ont donc accueillis avec chaleur et grande capacité d’écoute, nous permettant ainsi d’aller droit au but dans notre démarche : les repérages sur le terrain ont de ce fait été immédiats et l’actualité de la journée mondiale du tourisme solidaire a suscité une prise de conscience non négligeable.

 A titre personnel, j’ai découvert un peuple d’une grande dignité, d’une immense serviabilité et cependant parfois démuni face aux actions à entreprendre. Sans doute le souci majeur est-il d’ordre structurel. Une richesse naturelle immense ne peut pas rester impunément gaspillée, mal exploitée.

Tout est luxuriant et pourtant l’image reste celle de la désolation, à cause d’un habitat et d’un urbanisme inexistant.

Ce peuple reste cependant debout et souriant : une aubaine !

 Ce qui m’a particulièrement touchée, c’est la foi qui les anime, bien que j’émette quelques réserves sur l’omniprésence du monde évangélique charismatique : en effet, par cet abandon aux mains d’un Dieu tout-puissant, il ne faudrait pas que bon nombre d’Haïtiens se désinvestissent de leurs réalités quotidiennes ; cette réflexion n’engage que moi et par chance nous avons également rencontré des prêtres catholiques très investis et donnant une bonne alternative aux courants en vogue.

Il me semble, en outre, qu’un effort considérable doit être fait en faveur de l’éducation et de l’environnement, et pourquoi pas de l’éducation à l’environnement.

L’association de certaines communes en intercommunalité me paraît être une excellente résolution, permettant ainsi aux acteurs locaux d’avoir une vision unique et solidaire. Mutualiser les moyens et les forces en présence permettront ainsi aux acteurs locaux d’engendrer une dynamique au niveau des instances supérieures : « wait and see ».

 Quant au sujet qui nous a conduits à ce voyage, le tourisme solidaire et éco-responsable, il est bien sûr à l’état embryonnaire et tout reste à faire. C’est un vrai défi. Mais la beauté et la diversité des paysages, la palette de couleurs, de senteurs et d’émotions, laissent présager que nous touchons là au domaine créatif le plus total. Laissons donc aller nos âmes d’artistes et soyons de bons acteurs auprès de la population !

 

Voyage en Haïti

 Par Embarka LAMARAOUI

Lorsque j’ai annoncé à ma famille que je voulais faire un voyage en Haïti avec l’association Désir d’Haïti, la surprise fut totale.

Ce fut une grande découverte, en effet c’est un pays magnifique, riche en fruits, une végétation luxuriante, des couleurs qui nous ont ravis par ses magnifiques paysages (grottes, chutes d’eau, belles plages..)

Le peuple est accueillant et charmant il a su nous faire découvrir avec amour son pays et partager sa culture. Il reste beaucoup de travail à accomplir mais je crois qu’avec de l’accompagnement cela peut fonctionner.

Pour le reste c’est-à-dire le travail de l’association (les puits, les citernes, le reboisement, les mutuelles de micro crédits…) je fais confiance à Fonhsud et à toute notre équipe de Désir d’Haïti pour continuer de faire avancer les choses pour améliorer la vie des Haïtiens.

 

Retour en Haïti

 Par Jean-Baptiste ROBIN

Mon pays a changé depuis que je suis parti à l’âge de sept ans, j’étais content d’y retourner. Quand je suis arrivé sur ma terre natale, j’ai embrassé le sol avec mes mains.

S’il y avait encore un autre voyage prévu, j’y retournerais avec plaisir.

Lorsque je suis allé à l’orphelinat de mon enfance, je n’ai pas reconnu les lieux car le bâtiment avait brûlé mais il y a avait toujours une des sœurs de l’époque et en plus c’est celle qui était la plus gentille, j’étais heureux de la retrouver.

Il y avait un homme qui était marrant, il disait : « tu es noir comme nous, alors tu dois rester au pays et tes parents blancs peuvent retourner en France », mais ma mère n’était pas contente que cet homme dise que son fils doit rester en Haïti.