2009

Carnet de Brigitte TRUILLARD, touriste en herbe

Le sud de l’île, pour lequel nous avons plus particulièrement mené nos investigations, offre un accueil bien différent de l’image violente dispensée dans l’actualité, notamment à Port-au-Prince.

Il est vrai que l’appui de l’association FONHSUD, présente et à l’œuvre depuis douze ans, a contribué à nous ouvrir le passage.

Les acteurs locaux, autorités et habitants, nous ont donc accueillis avec chaleur et grande capacité d’écoute, nous permettant ainsi d’aller droit au but dans notre démarche : les repérages sur le terrain ont de ce fait été immédiats et l’actualité de la journée mondiale du tourisme solidaire a suscité une prise de conscience non négligeable.

A titre personnel, j’ai découvert un peuple d’une grande dignité, d’une immense serviabilité et cependant parfois démuni face aux actions à entreprendre. Sans doute le souci majeur est-il d’ordre structurel.

Une richesse naturelle immense ne peut pas rester impunément gaspillée, mal exploitée.

Tout est luxuriant et pourtant l’image reste celle de la désolation, à cause d’un habitat et d’un urbanisme inexistant.

Ce peuple reste cependant debout et souriant : une aubaine !

Ce qui m’a particulièrement touchée, c’est la foi qui les anime, bien que j’émette quelques réserves sur l’omniprésence du monde évangélique charismatique : en effet, par cet abandon aux mains d’un Dieu tout-puissant, il ne faudrait pas que bon nombre d’Haïtiens se désinvestissent de leurs réalités quotidiennes ; cette réflexion n’engage que moi et par chance nous avons également rencontré des prêtres catholiques très investis et donnant une bonne alternative aux courants en vogue.

Il me semble, en outre, qu’un effort considérable doit être fait en faveur de l’éducation et de l’environnement, et pourquoi pas de l’éducation à l’environnement.

L’association de certaines communes en intercommunalité me paraît  être une excellente résolution, permettant ainsi aux acteurs locaux d’avoir une vision unique et solidaire. Mutualiser les moyens et les forces en présence permettront ainsi aux acteurs locaux d’engendrer une dynamique au niveau des instances supérieures : « wait and see ».

Quant au sujet qui nous a conduits à ce voyage, le tourisme solidaire et éco-responsable, il est bien sûr à l’état embryonnaire et tout reste à faire. C’est un vrai défi.

Mais la beauté et la diversité des paysages, la palette de couleurs, de senteurs et d’émotions, laissent présager que nous touchons là au domaine créatif le plus total.

Laissons donc aller nos âmes d’artistes et soyons de bons acteurs auprès de la population !

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