Risques environnementaux permanents avec les pluies

Depuis mars 2012, les pluies continuent à s’abattre sur le pays et les prévisions météorologiques annoncent une persistance, voire une dégradation du mauvais temps sur Haïti, jusqu’aux premiers jours du mois de mai 2012, alors que la saison cyclonique n’a pas encore commencé.
En plus des recommandations à la vigilance, le secrétariat permanent de gestion des risques et désastres maintient un niveau d’alerte orange en vue de faire face à toutes éventualités. La saturation des sols, associée à l’absence de système approprié de drainage des eaux, met en danger les différentes communautés. Des situations d’éboulements et de glissements de terrain risquent de se produire en différents endroits, comme c’est le cas ces jours-ci sur plusieurs départements. Environ 10 personnes sont mortes au moment d’averses enregistrées la semaine dernière, selon un bilan du 26 avril 2012. Certaines ont péri en tentant de traverser des rivières en crue, négligeant ainsi les consignes de prudence sans cesse renouvelées par la protection civile.
Inondations multiples, perte de bétail, destruction de plantations, routes défoncées par les alluvions et autres débris charriés par les eaux, artères emplies de gravats et de boue et transformées en rivières sont la cause des problèmes de drainage. Les familles sont aux abois, notamment dans 35 camps de personnes déplacées après le tremblement de terre. C’est, en condensé, la photographie d’une réalité de plus en plus vulnérable, faute de planification et de suivi adéquats dans la gestion environnementale.
La présence de maisons anarchiquement construites sur les pentes, en dehors de plan d’urbanisme pertinent, ajoute aux dangers et risques de dégâts susceptibles de frapper la population dans les différents départements.
Les réponses, apportées jusqu’à présent, se présentent plutôt sous forme de palliatifs, au lieu d’être dirigées vers des solutions durables, impliquant des dispositions drastiques de prévention et de protection environnementales.
Par ailleurs, le taux d’humidité est propice à une recrudescence de l’épidémie du choléra, avertit un bulletin du bureau de coordination des affaires humanitaires de l’organisation des Nations Unies (OCHA).
En préparation à la saison cyclonique 2012, une mobilisation institutionnelle est déjà enclenchée. Un atelier de travail, sur les mécanismes de coordination entre le gouvernement et la communauté internationale, a été organisé le 24 avril avec les différents organismes qui interviennent dans le domaine de la protection civile.
Un plan de contingence, national et départemental, sera achevé en mai dans la perspective de garantir une réponse efficace à cette saison cyclonique, par une mise en commun des ressources disponibles susceptibles de favoriser l’implication de l’ensemble des organismes de protection civile dans le processus.
L’un des 4 groupes de travail, constitués pour la préparation de la saison cyclonique, se penchera sur les exercices de simulation avec la population afin d’indiquer les méthodes de prévention en cas de catastrophes dans le pays.
Parmi les axes de sensibilisation sur le territoire national, identifiés par les responsables de la protection civile nationale, la communication sera prioritaire dans la coordination de même que dans l’efficacité de prévention.
Un concours de reportages sur les risques majeurs sera lancé à l’échelle nationale le 16 mai 2012.
La protection civile organisera également un forum avec les responsables et associations de médias du 1er au 15 juin 2012, tandis qu’une émission audiovisuelle sur les risques majeurs est en cours de réalisation.
Le 13 octobre 2012, la deuxième édition de la course de la protection civile se déroulera au Cap-Haïtien, dans le Nord, pour alerter la population sur les éventuels risques susceptibles d’affecter ce département.
Avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé, 19 sites d’évacuation de personnes (en cas de désastres) ont été réhabilités et neuf autres ont été construits en 2011. Ces espaces restent tout de même limités par rapport à la vulnérabilité de certaines zones du pays face aux catastrophes naturelles, signale Ocha.
Source:
Collectif Haïti de France
21 ter rue Voltaire
75011 Paris
« Une semaine en Haïti » N° 1052 du 02 Mai 2012

http://www.collectif-haiti.fr/